Vol au dessus d'un nid de coucou
Avant de commencer à vous narrer mes exploits sur terre et en l'air, je vais vous poser une question : "Saviez-vous que la région des Pyrénées est propice aux précipitations ?"
Si la réponse est oui, vous êtes de ceux qui, sachant que je partais camper là-bas, n'ont pas voulu me décourager. Si la réponse est non, vous êtes comme moi, de grands naifs !
Parce qu'il faut vous dire que je n'ai jamais pu faire sécher quoique ce soit : culotte, chaussette, serviette... Rien n'a pu se réchauffer au soleil. Des intempéries quotidiennes se sont abattues sur notre territoire de campement.
Les nuits d'orages, j'ai du me réfugier dans les bras de M. Celui-ci s'est donc retrouvé avec une nana prête à décamper.
Ceci dit, je pense que M n'est pas innocent à ces précipitations. A chaque fois qu'on partait en rando, le soleil était clément. Il se montrait généreusement et nous chauffait les épaules. Nous n'avons donc jamais rebroussé chemin. A moi les dénivelés, les descentes raides, les rochers... A lui les "T'aurai pu prévenir que ça grimpait", "Comment je fais pour redescendre", "J'y arriverai jamais"...
Chacun sa croix, comme dit le dicton. Tiens d'ailleurs, il y a un autre dicton auquel je n'adhère qu'à moitié : "La montagne ça vous gagne". Moi je dirai plutôt "la montagne ça se mérite", "la montagne ça fait grimper"...
Pour être totalement honnête avec vous, je dois vous confier que la vue d'en haut vaut vraiment le détour (un détour de 2 heures). Alors, oui, après les "c'est encore loin ?", la montagne ça vous gagne !
J'ai survécu aux randonnées, mais le stage de parapente a fini d'achever mon petit corps de faible femme. Comment vous dire ? Le premier matin, je fais connaissance avec mon matériel : un petit sac de 20kg, des pistes vertes sans neige à descendre et à remonter (tjs avec le petit sac), une voile de parapente à déplier, à replier, à déplier, à replier : ce sont les joies de la pente école ! 2 jours d'efforts physiques. J'avoue avoir craquée sous la tente : "trop dur pour moi", "pas la peine que je continue, je suis trop nulle"... A croire que M a su trouver les mots justes, car finalement j'ai été trop pressée de faire mon premier vol. Le premier saut de puce, de mouton, de montagne...
Cette première fois a eu lieu et ce ne fut pas la dernière. 12 fois de suite, je me suis élancée de la montagne. 12 fois de suite j'ai gonflé ma voile. J'ai volé sur l'air !!!! Moi,la couarde, petite fille qui n'osait pas marcher sur les rochers à la plage. Cette petite fille bien grandi. J'ai appris à connaître mes limites : physique et morale.
Un beau défi, ce parapente !